Recherche sur la vitrographie
Depuis Février 2018 dans le cadre d'un séminaire à Paris VIII sur les bibliothèques, je fais des recherches sur des procédés dits "vitrographiques" comme l'Aluminocopie ou encore le Nardigraphe en vue de pouvoir réactiver ces techniques que l'on peut considérer comme de la lithographie sur verre. Il ne s'agit pas de dessiner sur du verre ou spécifiquement graver sur du verre, mais bien d'utiliser le verre comme cliché de la même façon qu'on utilise une pierre en lithographie pour imprimer sur du papier. La vitrographie, comme la lithographie ou encore l'offset, est donc un procédé d'impression indirect. Je chercherai ici à établir l'histoire de cette technique ainsi que son procédé chimique.

L'intérêt de cette technique se situait historiquement sur un plan pratique et économique (ces techniques ont été employées au XXe siècle, surtout par les dactylos et notamment par quelques instituteurs rompus à la pédagogie Freinet), et à mon avis surtout aujourd'hui sur le plan artistique (estampes). Ces techniques sont avant-tout sous-tendues par des procédés chimiques qui n'exigent pas des dépenses folles (utilisation de sels, de bases et de liants assez communs, et une plaque pouvant servir indéfiniment). La vitrographie, considérée généralement simplement comme une technique de duplication de documents (polycopie, reprographie, autocopie…), le terme est semble t-il assez peu présent dans les encyclopédies techniques. Pourtant je crois bien qu'il s'agit bien d'une technique d'impression consistituée d'un mode opératoire spécifique au même titre que la lithographie ou la sérigraphie.

Il me semble aussi que le terme vitrographie est utilisé un peu à tort et à travers: utilisé parfois pour caractériser une mise sous verre d'une photographie; parfois pour désigner le dessin sur du verre (verre considéré alors comme un support et non pas comme étendue de report comme c'est le cas pour la pierre en lithographie); ou encore la photographie laser sur du verre donnant une impression de volume connu sous le nom de Bubblegram ou encore de Glasinnengravur. L'étymologie de vitrographie et sa généalogie avec la technique lithographique me semble légitimer l'utilisation de ce terme pour des techniques d'impression par l'intérmédiaire du verre comme c'est le cas pour l'aluminocopie ou le nardigraphe. En revanche les techniques monographiques sur du verre comme présenté ici ne me semble pas contraire au principe vitrographique ici défendu. Concernant la gravure sur verre (technique plus répandue en République Tchèque sous le nom de vitrografie ou encore en Angleterre sous le nom de vitreography), elle me semble aussi largement compatible avec le terme de vitrographie: la différence réside à l'endroit du cliché; pour ce cas, le cliché n'est pas réalisé sur le verre par l'intermédiaire de procédés chimiques et par report d'un original mais par une action physique sur celle-ci, directe, impliquant l'utilisation d'une nouvelle plaque de verre pour chaque nouveau dessin comme c'est le cas pour la gravure en général.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la page Wikipédia à laquelle je contribue.
